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77 leurs larges culottes mexicaines, avec leur costume qui les fait ressembler à des gauchos. Ils pérorent noblement. Tout à fait des gens d'ailleurs, des habitués d'agora, fait pour la vie en plein air et l'éloquence familière, l'éloquence à ciel ouvert. Je suis l'autre quai. Il est très vert, avec ses ormes jeunes qui ont une frondaison si fraîche. Le seul navire qui soit à quai a son pavillon à la corne de son mât. Des douaniers font les cent pas. Ce sont des observateurs et des philosophes, ces douaniers. Il savent, paraît-il, tous les faits scabreux de la chronique locale. Ils n'ont pas les yeux dans les poches et savent où vont les filles que je rencontre, à quel mystérieux rendez-vous matinal, sans doute à l'issue de la messe basse. Car ici tout se concilie : mysticisme et sensualité, si même l'une n'aide pas l'autre et réciproquement. Ah ! Ils en savent long, les gabelous ! Et la contrebande qu'ils surveillent n'est pas toute dans les navires qui remontent jusqu'à ce port [de terres?]... Je longe le jardin public et vais par le chemin de halage. Une fontaine est là, à droite, creusée en contre-bas du chemin, avec un écoulement souterrain vers la mer, mais qui permet ainsi à la mer, aux grandes marées, de mêler à l'eau douce un peu de sa saumure. J'imagine que les