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Poitiers 20 octobre 1901
Cher Maître et Ami,
Il y a un siècle que je n'ai plus de vos nouvelles directes et j'en suis vraiment au regret. Depuis que vous avez daigné m'inviter chez vous au milieu de votre intéressante famille, je n'ai pas été à Paris, sans cela je me serais fait un plaisir d'aller vous voir. Inutile de vous dire que je subis les contrecoups de la loi d'association il m'a fallu quitter ma résidence et m'installer seul dans une maison en bois qui me servait depuis quelques années d'atelier et de cabinet de travail, mes nouveaux aménagements ne sont point encore terminés car il faut du temps pour classer une bibliothèque spéciale ainsi que de très nombreuses notes d'histoire et d'archéologie, vous en savez je pense quelque chose et par la même vous compatirez à mes épreuves. J'ai fait depuis deux ans de nombreuses découvertes dans la Vienne, les 2 Sèvres et la Charente. Dans ce dernier département, je dirige le grand déblai et les aménagements de conservation de l'important théâtre des [Bouchauds ?]. Il appartient à Madame [Laporte Bisquil ?], artiste et dévouée ; elle prend à sa charge les frais énormes de cette entreprise. Elle est l'épouse de M. [Laporte Bisquil?] sénateur et Maire de Jarnac. La solitude dans laquelle la providence me place semble devoir être avantageuse à la publication de mes