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De Transcrire
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M. Laporte-Bisquit Sénateur Jarnac, Charente Poitiers le 12 septembre 1901 Cher Monsieur, Je suis bien désolé d'apprendre que vous et Mme Laporte avez été souffrants pendant une huitaine de jours. Vous avez donc subis la réaction des eaux minérales mais enfin grâce à Dieu vous voilà entièrement remis, si j'en crois le renseignement que Beaunard m'a donné dans une lettre qu'il m'écrivait le 11 courant. Il m'annonçait même la visite que vous avez faite samedi, et dont il me paraît enchanté.

Vous me parliez, Cher Ami, de faire vos invitations pour le 30 de ce mois ou le 1er du mois suivant. Si vous pouviez sans être gêné, choisir le 30 pour la réunion de ce petit congrès, je vous en serais bien reconnaissant ; car le 2 octobre je serai forcé de me trouver dans la matinée à 12 lieues de Poitiers pour assister à un mariage. Inutile de vous dire que vous pouvez compter sur moi pour cette réunion et j'ajouterai que je passerai les 4 ou 5 jours précédents aux Bouchauds afin de mettre à jour mes plans, et d'être en mesure d'exposer les résultats de vos belles découvertes.

Reste à nous entretenir un instant de la question du puits. Comme vous le jugez très sagement ce puits, si on le pousse jusqu'à l'eau ne pourrait servir que pendant les réfections des murs, et devrait être comblé avec des terres de déblais voisins ; car comme vous le dites très justement il produirait sur la scène un déplorable effet. Toute la question me semble pouvoir se résumer ainsi : y a-t-il économie à approfondir ce puits de deux ou trois mètres afin de trouver l'eau ; ou est il plus avantageux d'amener l'eau sur le chantier par les procédés actuellement employés. Il m'est difficile à distance de pouvoir me prononcer ; mais vous et Mme Laporte qui venez de visiter le chantier, vous pouvez avec connaissance de cause résoudre la question, et votre décision à ce sujet sera certainement la mienne. Dans le cas où vous approfondiriez le puits jusqu'à l'eau il me paraîtrait sage de ne pas le maçonner mais de le blinder légèrement au moyen de plateaux de sapins placés verticalement et reliés entre eux par quelques moises afin d'éviter que pendant l'hiver il se produise des éboulements. A bientôt donc Cher Monsieur et Ami ; veuillez présenter mes respectueux souvenirs à Mme Laporte et croire toujours à mon bien affectueux dévouement en N. S. C. de la Croix s. j.