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6 novembre Vu M. Sarrail, qui me confirme la prochaine construction et organisation d'un Institut de Hautes Etudes d'Amérique latine.

8 novembre Départ après-midi, 11 Citroën pour Moulins. A Paris et sur la route : je remarque nombreuses petites voitures neuves (4 Renault, Simca, Citroën, Peugeot etc...) on a l'impression d'aisance générale de richesse très répartie 2 CV et 11, de très nombreux petites gens ayant leur 2 CV Citroën, leur "scooter", leur moto, mais très peu de luxe, du moins apparent (cf mariage de Mehus) ; Id. dans restaurants simples, où on voit un public bien habillé et souvent "bourgeois" et où on dîne d'ailleurs fort bien, mais guère mieux que dans les restaurants populaires. Le contraste est évident avec Mexico, où le luxe est infiniment plus visible, mais où la richesse moyenne est extrêmement limitée : on a l'impression là d'un capitalisme naissant, exubérant, tel qu'il pouvait exister en Europe et en France avant la guerre de 1914.

Au contraire la France actuelle présente une socialisation très avancée, où il existe encore, certes, de grosses fortunes mais où celle-ci cherchant à se cacher, à se dissimuler pour éviter des impôts écrasants et la jalousie du voisin. Les constructions importantes, par ex., sont toutes l'oeuvre de l'Etat, des municipalités, des grandes compagnies et entités diverses, la plupart sans le contrôle direct ou indirect de l'Etat. (Expliqué ceci à divers Mexicains, dont M. Obregon San tacilia, en avril 52. Ils sont d'accord pour le stade "avant 1914" qui caractérise le Mexique actuel).

Voyage d'Italie Vendredi 5 décembre Départ avec Josèphe, Marg. Milliez. Déjeuner Lyon [illisible]

6 décembre Coucher à Aix en Provence : vieille ville aux rues étroites et maisons hautes, aux nombreuses fontaines, qui reste très vivante et animée. Fenêtres grillagées, comme en Espagne. La partie du XVIIe, avec rues plus régulières et une grande unité architecturale. Campagne au delà : grosses fermes carrées, mas fortifiés avec la montagne Ste Victoire dans le fond. Maquis et garrigue. Villages aux rues étroites, à places et à fontaines, hameaux perchés. La côte : peuplée tout le long, sans interruption (mais nous n'avons pas vu les Maures). Agay et l'Estérel rouge, à- brupt à peine moins habité.

7 décembre Nice, grande ville. Coucher Eze, sur sa hauteur. Monaco frontière Italie. Côte un peu moins riche, un peu moins habitée, parfois abîmée par le ch. de fer. Cependant petites baies avec de jolis villages, parfois des plages de sable fin. Les petits bourgs ont un aspect urbain avec leurs édifices à étages (peut-être bcp de reconstruction). Mer bleue, rochers, île de Gallinuria, orangers. La montagne tombe souvent sur la mer, sans arrière pays. Coucher à Bordighera. Déjeuner à Finale Ligure. Gens bien habillés à l'ai souvent distingué.

8 décembre Nombreuses "Vespa" et "Lambrettas" qqs voitures de luxe, de lignes très élégantes. Bcp de gros camions. Savone, port actif Longues banlieues tristes à Gênes, puis grands édifices modernes étagés sur la baie au coucher du soleil. Vieux édifices très hauts en partie ruinés par la guerre. Embouteillage de voitures (à cause du 8 décembre). Longue route de côte la nuit.

9 décembre Pise à 10h. Le Baptistère et la tour de marbre blanc, éclairés paraissent d'ivoire, sur leur grande place vide contre les remparts et [illisible] en bordure de la ville. Places curieuses, arcades, vieilles maisons bistres le long de l'Arno (cf Séville)