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[indiqué sur la page de l'agenda portant la date du samedi 28 mars]

Je me suis levé ce matin à 8h moins le quart. Mary a encore très peu dormi. La houle d'hier a cessé. Nous voguons sur une Méditerranée vénérienne, si j'ose m'exprimer ainsi. - Promené sur le pont. Vent toujours très frais, mais mer calme. Après déjeuner, vers 1h1/2, la côte idyllique de Sicile apparaît devant nous. Nous avons, paraît-il, deux heures à passer à Syracuse. A une heure, nous sommes dans le gd port : le vieux château fortifié à la pointe et toute la rangée des quais et la fontaine d'Aréthuse juste en face de l'endroit où nous mouillons. Les barques qui viennent nous chercher, peintes de fleurs le long du bordage et toujours un œil à la proue, pour conjurer le mauvais. Nous roulons en auto, d'abord aux Latomies, où l'oreille de Denys, puis un peu plus loin, dans les carrières proprement dites, des cordiers. Ils appellent cela aujourd'hui un Paradiso. L'admirable théâtre Grec un peu plus loin, puis, en revenant, après avoir franchi l'aqueduc, l'amphithéâtre romain. Nous nous rendons ensuite aux catacombes chrétiennes : moine franciscain qui ns les fait visiter, et nous mène ensuite à la crypte si belle de San Marriano, nous montre la colonne où il fut martyrisé, et une grossière croix de bois trouvé dans les catacombes. Le retour par les rues dallées de la ville, parfois sans trottoirs, le temple d'Athena, devenu église ; et enfin la fontaine Aréthuse avec son eau vert bleu qu'ombragent des panaches de papyrus. Ns n'avons pas pu aller jusqu'à l'Anavio. Retour à bord, toujours un seul rameur. Le départ. L'Etna dominant l'horizon, bientôt seul visible en bleu vaporeux sur le ciel limpide : ses fumées flottant horizontalement. Le beau coucher de soleil derrière son prolongement méridional. Pendant le diner, passé le détroit de Messine toutes les lumières de Reggio et de Messine se faisant face.