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[indiqué sur la page de l'agenda portant la date du vendredi 27 mars]

Réveil à bord de l'Esperia. La mer reste belle durant toute la matinée : à midi environ nous voyons apparaître dans le Nord, comme momentanément sortie du fond de l'horizon, une haute et longue silhouette montagneuse qui est peut-être l'ile Gavdo, au sud de la Crête, peut-être la Crête elle-même. Est-ce le Cap Erio qui la termine brusquement dans l'abime vers l'Ouest, près de Sehsiro Nastelli. Tels sont du moins les noms que je lis sur la carte. Hier, pendant longtemps, un vol de grandes mouettes nous a accompagnés, planant en troupe au-dessus de l'arrière du bateau, et c'était un spectacle très attachant. Elles semblaient volés à notre course comme des oiseaux sacrés d'Egypte, prolongeant son adieu sur la mer, mais ce matin, il n'en restait plus trace. Dans l'après-midi, le navire s'est mis à tanguer et, à 4 heures, après le thé, quand nous avons voulu faire dans notre cabine une partie de parchesi, Kate a été prise de transes, puis, ç'a été mon tour. Tout l'après-midi, ensuite, jusqu'à l'heure du cocktail qu'Andre continue de préparer à bord, je suis resté allongé sur une des chaises de pont, sauf une petite promenade avec Harry. Ce que ses enfants ont été pour moi, durant ce voyage, je ne l'ai jamais marqué dans les pages qui précèdent, mais je ne saurais assez m'en souvenir. Ils ont été purement délicieux. Avant de quitter l'Egypte, dans le wagon restaurant Anne m'a remis une petite boite contenant 3 petites pièces egyptiennes exquises, un crocodile, une Dieu Anubis, et surtout, surtout une adorable vache Hathor en bronze : elle avait été acheter cela la veille, avec Mary. Quand à Harry, il a voulu que je conserve sa canne.