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[indiqué sur la page de l'agenda portant la date du mardi 24 mars]

Nous sommes arrivés hier soir , au Caire, mais sans pouvoir franchir le pont qui ne s'ouvre aujourd'hui qu'à 10h. Nous espérons pouvoir passer sous le tablier, mais l'eau était encore trop haute, si bien que nous avons du rebrousser chemin pour ns amarrer plus bas sur la berge. Après le diner, la pluie se mit à tomber torrentiellement ou presque. Nous habiterons le bateau jusqu'à notre départ, après demain. Pluie torrentielle pendant une partie de la nuit, pénétrant à travers le toit dans le salon. Levés ce matin peu après 7h. En entr'ouvrant la porte, spectacle nouveau : tout l'horizon enveloppé d'une brume épaisse, également épandue, voilant tout, mais pénétrée d'or par le soleil. Notre bateau était comme sur une mer sans rives. Puis, soudain, la toute puissance du soleil a, comme par magie, transformé les choses. Les rivages avec leurs maisons sont apparus, tout roses : la brume s'est déchirée, laissait voir là-haut de grandes nappes bleues : le fleuve s'est mis à étinceler et nous à nous mouvoir pour nous rapprocher du pont et être les premiers à passer. Zaleh, lui, avait dû passer la nuit à terre, car il est revenu avec un autre Arabe, et la felucca est allée les chercher à la berge. Le rose des maisons est adorable. Derrière nous l'ile de Rhoda se dessine extraordinairement nette avec les deux bras du fleuve qui l'enserrent. Gizeh, le quartier ainsi nommé, se déroule à notre gauche, en avant du pont. Ecrit des cartes postales pendant que la brume retombait de nouveau, puis se relevait. Enfin, à 16h le pont s'ouvre et nous allons prendre notre mouillage contre Gezireh, une île coupée dans la rive gauche par un canal et où se trouve le port des Cook. Mais ns n'amarrons pas au ponton, réservé à l'Arabia, quand elle arrivera. Nous nous amarrons, selon l'usage habituel, à la berge, un peu en aval. Cette berge est plantée d'une espèce curieuse de roseaux qui ressemblent un peu à des osmondes (V. 14 février)