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[indiqué sur la page de l'agenda portant la date du lundi 16 mars]

Nous nous sommes couchés hier soir à neuf heures et demie. La visite du temple d'Edfou avait été plutôt fatigante. Puis il faut bien l'avouer, ces éternels Pharaon, offrant dans la même attitude les mêmes éternelles prières aux mêmes Dieux a têtes d'animaux finissent par créer une impression de mélancolie aussi écrasante que les colonnades de leurs temples où les maçonneries massives de leurs pylônes. - Quand j'ai éteint, il ns a été doux de nous endormir peu à peu, bercés par le léger clapotis du Nil contre la berge. Je crois bien que nous étions amarrés à un endroit qui nous avait déjà hospitalisés un soir, mais nous ne nous sommes même pas préoccupés de savoir où. Il nous suffisait d'être là sous la merveilleuse nuit que la brise continuait à éventer. - Et, ce matin, elle souffle toujours du Nord, - un vent de mer, si j'ose dire. Nous nous sommes à demi réveillés vers 5 heures, à l'aube encore très intense, où nous avons senti les muscles de notre bateau tressaillir, s'étirer, se tendre et, soudain se mouvoir. La chanson de route des roues à aubes a de nouveau battu le fleuve, dont elle fait gicler l'eau au-dessus des berges basses que nous longeons en ce moment. Nous nous sommes levés comme nous étions à Sohag, en train de nous préparer à franchir l'écluse d'Esna. (V. 18 janvier)