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Continuation du 14 mars.
connaîtrons ni Wadi Halfa, ni Abou-Simbel. Nous ne saluerons dans ce dernier hypogée aucune des statues colossales de la mère et de la femme de Ramsès II, - cet éternel Ramsès II, cette espèce de coucou pharaonique, qui a trouvé moyen de se loger, sinon dans tous les nids, du moins dans toutes les tombes de ses prédécesseurs.
Nous avons visité Eléphantine entre onze heures et midi. Dans l'après-midi, comme il faisait très chaud, nous sommes restés à bord où nous avons fait comme d'habitude notre partie de parcheesi. Puis, à cinq heures, dans le soleil encore ardent, nous sommes partis à pied pour visiter Assouan. Saleh nous avait donné le matin les résultats des élections : les partisans de Zagloul, les nationalistes de l'Egypte aux Egyptiens, l'ont, paraît-il, emporté dans une proportion de 75%. Et c'est une joie, j'imagine, dans toute l'Egypte cultivée, car les Fellahs, eux, ont d'autres soins : ils cultivent leurs champs, après les avoir arrosés à coups de chadoufs et de sacchiyés, soignent leurs blés, leurs maïs, leurs dattiers, leurs oignons, leurs pavots, leurs fèves, font marcher leurs ânes et leurs chameaux, puis, rentrés dans leurs cubes de boue à ciel ouverts ou couverts d'une paillote de feuilles de maïs sèches, font leurs génuflexions du soir devant Allah qui seul est Dieu. Mais les jeunes bourgeois à fez d'Assouan doivent