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Nos deux mêmes calèches à baldaquin nous ont menés d'abord dans la direction du Nord, en suivant tout le boulevard ombragé qui domine le fleuve et où sont les boutiques importantes ; puis nous nous sommes engagés derrière la ville, là où s'élèvent les huttes du village arabe ; puis nous avons traversé un village soudanais en construction dans le désert, parce que des Soudanais sont venus s'établir ici au dire de Saleh. Ils construisent d'abord des carrés clos de murs cimentés, en moëllons, et dans lesquels il n'y a pour l'instant que d'autres cubes de moëllons préparés pour la construction. Et, à travers des nuages de poussière, nous sommes arrivés jusqu'à la carrière d'albâtre, celle qui a fourni tant de statues et tant de revêtements de temple. Ce soi-disant albâtre me semble d'ailleurs être ce que nous appelons chez nous du quartz blanc : j'en ai cueilli deux petits spécimens. - Puis nous sommes revenus par les derrières de la ville où s'éparpillent les vivants et les morts, car les maisons bédrachines, avec leurs gens, leurs ânes, leurs chèvres, leurs poules (je n'ai pas encor vu de cochons en Égypte), voisinent avec l'immense cimetière arabe. Et de ces maisons toute une nuée de gamins s'est ruée sur nous, au trot, réclamant le backshich en répétant : good bye - thank you, les seuls mots qu'ils connaissent à l'usage du touriste. Beaucoup de fillettes dans le nombre et avec leurs cheveux finement tressés en cordelettes à la manière des reines et des déesses de l'ancienne Égypte. Ces Bédrachins vivent surtout dans le désert et font le commerce de caravane avec