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grand épervier vole très bas au-dessous du bateau. Dans le champ en face de nous, des fellah défoncent la terre à coups de hoyau. Des brebis paissent dans le trèfle, amenés par une fillette en haillons. - Les maisons neuves d'Assiout sont en briques, que l'on revêt de plâtre blanc. - Saleh s'en va en ville peut-être chercher nos tickets, tout en fumant sa cigarette aux nuages d'un bleu pur. Le courant du fleuve se dessine nettement en une large écharpe noircie au milieu de la nappe étincelante, obliquant vers l'écluse derrière nous. Mais voici Saleh qui revient portant dans un sac blanc qque chose que lui a remis en route un des hommes de l'équipage. Il a les tickets, de couleur jaune. Nous allons pouvoir repartir. Déjà les amarres sont larguées. Nous longeons la rive droite merveilleusement cultivée et plantée. Un tombeau de Sheik sur la pointe avec son dôme en bonnet percé de fenêtres sur ses assises carrées, de maigres palmiers à côté et un shadouf devant. Les poteaux du chemin de fer sur la rive droite maintenant. Autre "maison de saint" un peu plus haut sur une éminence dominant le rivage. Nous longeons sur la rive droite de gds champs de fèves. La fève, me dit Saleh, est, avec la lentille un des mets favoris de l'Egyptien. On la mange verte et aussi sèche, après l'avoir fait tremper dans l'eau et envoyée au four. Ns parlons crocodiles. Depuis le barrage, me dit Saleh, ils ne dépassent plus guère la seconde cataracte. Mais quand j'avais six ou sept ans, à Assouan, je me souviens que les femmes qui allaient puiser de l'eau étaient souvent guettées et happées par les crocodiles qui ont les dents endentées. Le gouvernement rendit les municipalités responsables de