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semaine complète depuis que nous somme débarqués à Alexandrie. Demain il y aura deux semaines que nous avons quitté Paris. Dans le courrier d'hier, il n'y avait encore rien pour nous, naturellement. Un chargement d'oignons (en arabe : beussel) passe le long du bord dans une pauvre barque : ils sont dans de grands sacs. Le vieux qui gouverne, à l'arrière, une tête de Bedouin avec une barbe courte et dure, blanche. - Notre capitaine, notre Reis, d'après Ali, s'appelle Abd-el-Azis. Il prononce Aled-el, et non Abd_el. Pour l'instant, ce Reis, avec son turban jaune négligemment noué comme d'habitude, un des coins pendant sur l'épaule, est assis en bas, à l’extrême pointe du bateau, derrière le guideau, le dos appuyé au palan de l'ancre, et fumant sa cigarette, à cpoté d'un de ses hommes. - La peau des marins a un peu la couleur de la terre du Nil, un noir brun, légèrement bleuâtre. Il est 8 heures moins un quart et je viens de breakfaster seul, pour la première fois, Mary n'ayant pas du tout bien dormi. Un mendiant, assez jeune encore, mais boiteux vient sur le ponton. Le capitaine aussitôt se fait remettre un gros morceau de pain qu'il tend au mendiant avec une pièce de monnaie qu'il a retirée d'une bourse en toile cirée et que l'autre retourne dans le creux de sa main, après quoi il remercie en portant sa main au front. - Une Duhabiat à vapeur passe près de nous remontant le fleuve. - Le mendiant, revenu, vient de s'installer sur la crête du revêtement de pierre avec son pain sur ses genoux accroupis, et de là promène ses yeux sur le bateau, les gens, le fleuve, immobile, cependant qu'on décharge les sacs d'oignons de la Giasha. Un