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lorsque nous passions près d'elles. Seules les vieilles ne prenaient pas cette peine. Les rocs splendides qui longent le fleuve et au pied desquels nous passons, avec leurs tombes anciennes, leurs grottes à la base, leurs trous élevés d'où pendent des cables sont le Gebel Abou Feda que se prolonge ainsi, d'après Saleh, pendant 12 milles, - parfois d'un blanc cru, parfois d'un gris cendre, parfois rose. Par instants une espèce d'anfructuosité, comme une ouverture de vallée desséchée, jonchée de pierres pareilles à des ossements : un pays de Josaphat. Une exploitation de pierres et un petit cimetière musulman, à l'ouverture d'une de ces vallées, au bord du fleuve. Et pas une végétation sur cette aridité. Un épervier vole près des trous d'oiseaux et comme son ombre vole avec lui sur le sol, on dirait 2 oiseaux superposés. Derrière un rocher tout au bord du fleuve une petite Goubba d'un blanc bleuâtre. Quel cheik a vécu et est mort dans ce coin désert ? En quittant le Gebel, nous entrons dans ce qu'on pourrait appeler les " virecourt" du Nil : ce sont de perpétuels méandres, des boucles qui se ferment presque. Nous venons de nous ranger contre la rive gauche pour la nuit. Nous sommes descendus à terre ou plutôt sur le sable, du sable de dune où il n'y a aucune plantation, mais un peu au-delà il y a des arbres qui sont une espèce de mimosa et parmi lesquels gite un misérable village. Les approches en sont bien gardées, car aussitôt qu'ils nous aperçoivent des chiens de toute race se mettent à aboyer de toutes parts, et il y en a un à mine de