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en s'y lavant les jambes enduites de terre noire, et c'est un des beaux spectacles du rapide crépuscule, quand elles remontent ainsi avec leurs cruches. Toutes les poteries, c'est du Sud qu'elles viennent. Nous en avons vu passer des batelées, avec toutes les urnes plantées debout côte à côte.

Les chasseurs reviennent : Harry a tiré deux canards que le canot est allé chercher sur le Nil. Le capitaine lui-même était descendu à terre. Il a un beau type bronzé de Bédouin en turban jaune négligemment noué autour de son front, au-dessus de ses yeux de braise, de grandes moustaches châtains, robe blanche, bas gris et babouches.

Nous commençons à voir se dessiner devant nous sur le fond de l'horizon (10h 1/2) le Gebel et Teir (le Mont des Oiseaux) où se trouve le fameux monastère Copte fondé, dit-on, par Sainte Hélène et où l'on honore particulièrement la Vierge d'où le nom Deir el Bakara, monastère de la Vierge. Les visiteurs y sont hissés au moyen d'une poulie par une crevasse qui traverse le rocher de haut en bas, mais, d'après Saleh, il y a maintenant un escalier qui en permet l'accès. Tout le village est contenu dans le couvent, population laïque comme moines. Le couvent est entouré d'un mur en pierres de l'époque romaine et se compose de misérables maisons : l'église, ou du moins son sanctuaire est creusé dans le roc (V. Baedecker). Nous venons de passer le couvent qui n'est pas au sommet de la montagne comme je croyais, mais dans une dépression et qui contient toute une palmeraie dans ses murs croulants. Un groupe d'arabes se reposent à l'ombre sous les palmiers qui projettent leurs palmes au-dessus des murs. C'est un coin très vert dans la montagne calcaire qui l'enveloppe sauf du côté du fleuve, et