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En sortant, je vais saluer la tombe de Mariette. Des femmes Egyptiennes dont les unes dévoilées sont assises sur les bancs du peristyle de marbre que surmonte la gde statue du grand égyptologue, et comme nous montons les marches après avoir salué la tombe, l'une d'elles demande au drogman (lequel, entre parenthèses, s'appelle Saleh et non Sonnih, comme je l'ai constamment écrit d'après Franck, et même Saleh Hamza, d'après Harry), quelle est cette statue. - Celle de Mariette Pacha, répond Saleh Et elle s'en va avec ses compagnes, sans demander davantage.
Nous sommes venus déjeuner au Sémiramis sur le Nil, juste près du grand pont qui mène aux pyramides. La vérandah de l'hôtel donne sur le Nil dont l'eau n'apparaît pas si jaune d'où nous sommes. Une rangée d'arbres le long de la rue qui forme quai devant l'hôtel. Notre Dahabieh est, parait-il, amarrée juste en face de nous, de l'autre côté du fleuve. Une Dahabieh mouillée de notre côté se met en mouvement. Un Egyptien crie le New-York Herald american come from New-York. Et toujours les gds vautours tournoyant dans le ciel d'un bleu immaculé. Harry me raconte que Saleh a couru le monde entier, qu'il a été dans l'Inde, en Amérique, etc... et que, tous les ans, il va travailler en France, il ne sait où. Il aime évidemment mieux parler le français que l'anglais. Sa démarche à la fois si souple et si posée a vraiment quelque chose de royal et sa fine figure, aux paupières un peu alourdies, a une expression singulièrement intelligente. Je suis venu écrire ceci dans le joli salon vert et blanc, de teinte si égyptienne qui fait suite au grand salon de l'hôtel. La lumière ici se joue délicieusement, et où il y a un bureau et de l'encre.