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146 la plante en question a connu d'autres revanches. Et vous en contemplez une sous vos yeux. L'ajonc n'est pas seulement devenu l'emblème national de la Bretagne. Un poëte lui a consacré une fête votive. Et cette fête se célèbre à Pont-Aven, - à Pont-Aven, c'est à dire dans l'éden breton, une de ces oasis charmantes qui faisaient dire à Michelet " Où la Bretagne est douce, elle est très douce ". Et où trouver, en effet, une mansuétude plus exquise, une grâce plus pénétrante ? Pays d'eaux vives et de verdures moëlleuses que le flot marin visite deux fois par jour pour aller ensuite apprendre au monde qu'il a vu un pays heureux ... Et ce n'est pas tout encore. Voici que dépouillant ses épines, quittant son air rude et hostile, l'ajonc se symbolise, l'ajonc s'humanise, l'ajonc se féminise en une fleur vivante, reine de jeunesse, de fraîcheur et de poésie. O Notre-Dame de la fleur d'ajonc, vous dont c'est aujourd'hui le pardon, le plus humble de vos pardonneurs dépose à vos pieds son bâton de pèlerinage, en vous adressant cette invocation que ses aïeux et les vôtres lui en voudraient de ne formuler point dans leur langue. A Breiz-Izel, en dro d'hes penn, Doue lakaz ar lann mélen Vel eur gurunen.