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87 Ce dimanche, 28 mai 1911. - En route vers Mortain où, sur les instances de Nicol, je vais conférencier. Journée de grande chaleur ; le plein ciel d'été. D'un bleu voilé, avec ça et là, de petits nuages en suspens où couve une flamme d'usage. On travaille à la double voie de Lamballe à Lison. Grandes fusées d'or des genêts dans le vert éclatant, le vert normand, gras et profond. A Pontaubault, je vais prendre la ligne de St Hilaire, jusqu'à Mortain - Biou. L'arbre normand, pleinement épanoui, étalant sa large couronne, - si semblable à l'arbre anglais - de hautes marguerites blanches le long de la voie. Sur cette ligne de St Hilaire, après la gare de Ducey, la première au sortir de Pontaubault, vient la station de Pont-d'or, qui me rappelle le Gold Bridge, dont il est question dans la légende de St Edmond et que j'ai passé près de Hoxne, en Suffolk. Il est vrai que le conducteur du train crie : Pont d'oir. Mais, au fait, je vérifie sur la plaque de la station et c'est Pont-d'oir, non pont d'or. Beaucoup de fleurs jaune que nous appelons en Bretagne fleurs de beurre (comme les primevères bouquedou Laez, fleurs de lait). Les digitales aussi sont déjà en fleur - Une Normandie toute voilée de feuillage - Dans les gares, les arbres en charmille, unissant de l'un à l'autre leurs branches entrelacées - Le lundi matin, 29 mai. - Je suis allé hier, aussitôt après ma conférence, visiter la grande cascade, dans la direction de Neubourg (où se trouve l'autre gare de Mortain).