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67 à une petite distance, au cimetière improvisé. Philippe et les 3 autres soldats creusaient une fosse peu profonde, mais longue assez pour contenir 20 cadavres rangés côte à côte. Par une suprême coquetterie mortuaire, on jonchait le trou d'un peu d'herbe et on jetait également quelques brassées d'herbe sur le visage des morts pour qu'il ne fût point en contact immédiat avec la terre. Une fois, ce fut particulièrement émouvant. Il s'agissait de mettre en terre un soldat de Rennes, ami particulier de Philippe. Le docteur, quand on l'eût couché dans la tombe, prononça un bref discours d'adieu, que Philippe écouta appuyé sur sa bêche, tandis que les 3 autres tenaient leur civière. Ni Renaud, ni Philippe ne comptaient eux-mêmes en réchapper. Philippe avait eu la précaution d'écrire à un de ses amis à Haïphong pour le prier d'annoncer la chose en douceur à sa mère, lorsqu'il rentrerait au pays de Rennes. Un autre trait que j'ai omis. Lorsque la mortalité devint effrayante, Renaud dit à Philippe : - Allez au télégraphe (il y avait un poste de télégraphie militaire) et dites qu'on télégraphie pour nous envoyer du secours. Philippe courrut au poste télégraphique,