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48 Ce matin, par le train de 9h20 je me rends à la gare de Plourivo-Lézardrieux, afin de revoir tout ce pays de notre commune adolescente à Lestic et à moi. J'irai d'abord à Lancerf - On s'y rend de la gare par une côte tournante et montante, avec son débit de boisson "tenu par Jégou" à droite, et quelques maisons à gauche. Les cloches de Plounez et de Lézardrieux sonnent dans l'air humide, sous le ciel grisâtre, mais sans pluie encore, le premier son de la gd messe - Un peu avant d'atteindre le sommet de la côte, on voit, à une distance de deux champs, sur la gauche, la silhouette grise de la chapelle à demi voilée par un rideau d'arbre. Au bas, voici tout le Lévano, cette porte énorme, cette espèce d'hernie fluviale du Trieux. Des chasseurs vont devant moi, à la bécasse, sans doute ; des coups de fusils partent dans les bois de pins qui couronnent à ma droite les crêtes funèbres du pays de Plourivo, vers Penanhoar. Le village de Lancerf, quatre ou cinq maisons, dont deux anciennes, avec portes à plein cintre, autour d'un trivium triangulaire, un placitre herbeux, une patte d'oie. Je redescends prendre la clef à la ferme de mi-côte. Fraîche et jolie jeune fille de la maison. Je coupe à travers champs pour gagner la chapelle. Une seule cloche demeurée dans le trou gauche du clocher. L'enclos d'ormes, jadis dessiné en jardin anglais.