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158 roulotte aboient et se répondent dans la nuit enfin silencieuse où toute musique de chevaux de bois, où toute voix humaine a cessé, et où tintent seulement les coups discrets de l'heure de Carnac, à l'horloge d'en bas.
Ce samedi matin, 14 sept. 1907.
Réveillé au chant des coqs. Levé à 7h1/2. Je m'en vais par la campagne : au Sud du bourg, petit chemin étroit entre des murets de pierres. Passé devant une petite propriété close, dans un jardin muré avec porte d'angle genre Louis XIV. Une des rares maisons qui soient ici enveloppées d'arbres : derrière l'abri des murs, des ormes, des chênes même ont poussé et ont l'air assez vigoureux. - Arrêté dans un champ minuscule aux courts talus plantés de hauts ajoncs avec quelques ormes bas et trapus. Le vent ici doit régner en maître. Un paysan, non loin, poussait sa herse traînée par un cheval. Au bord du vieux chemin rural qui longe ce champ, des aulnes d'une part et des ormes de l'autre, - un des seuls coins d'ombre du pays. Le chemin est herbeux, avec de gdes mares en hiver - qqes peupliers à droite en revenant vers le bourg. Les poteaux télégraphiques toujours visibles sur l'horizon nu, vers la mer. Et cela ramène ma pensée vers l'anse solitaire de Porz-guen. Je me rappelle le berger marin amputé d'une main, qui, en compagnie d'un chien noir, gardait 4 ou 5 moutons, noirs aussi, sur la pointe de Beg-Ann-Aod, que dominent, non point un, mais trois dolmens ruinés, placés côte à côte. Il me dit que la maison en haut du pays est une cabine téléphonique, non un sémaphore (pas de mât, en effet) entretenue là par la marine. Et la ligne des poteaux, ce