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126 les tournants par l'ancien chemin de montagne qui, lui, filait droit, par le plus court, et qui a l'air d'un faisceau de sentiers couleur de pourpre. Comme végétation, des ajoncs arborescents, des fougères d'un vert délicat et des bruyères en fleur, avec quelques pins où le vent chante ...

Ce 11 Septembre, 1907, mercredi. J'ai pris le train à Penvénan, - escorté par mon fidèle Edouard et en compagnie de Melle Beulin, que je laisse tous deux à Tréguier derrière moi, - pour aller coucher à St Brieuc chez les amis Jambu, et en repartir demain matin à 8h10 sur la Brohinière, puis Ploërmel où j'ai rendez-vous avec les Gosling, débarqués, ce matin, à St Malo. Nous devons nous rendre en automobile à Carnac pour y assister au pardon de St Cornély. Mais je crains qu'on leur ait donné une fausse indication, car je lis dans l'Ouest Eclair d'aujourd'hui que le pardon de St Cornély "si réputé dans le Morbihan" a été célébré "avec l'éclat accoutumé" dimanche dernier, c'est à dire le 8 septembre, jour aussi du pardon de Port-Blanc. Ce matin, jeudi 12, parti à 7h58 de St Brieuc - et non 8h10. - temps brumeux d'abord, puis soleil sur la rosée. Pris à la Brohinière le train de Ploërmel. Clocher pointu à gauche, ds les arbres. On coupe les pourpres sarrasins. - Double voie - Marche lente, à la papa. - Pays vert, pommiers. Première gare St Méen, prononcé St Men. Arrêt long ds le soleil et le silence. - Gaël : ici encore on manœuvre. Rivière de Gaël, à demi desséchée dans son lit herbeux. - Mauron, où l'on retrouve la même rivière, je pense ; et manœuvres encore naturellement. - Puis Néant Bois de la Roche où demeure le Comte du Bot, dont on voit le château du train, à droite, au milieu des épaisses frondaisons des bois. Vallée profonde, au-delà,