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tout à l'heure de débiter Roll le Rochois. - Ces personnages épisodiques ont toujours grand succès. Guivarc'h dans le rôle de Kervoura est superbe avec sa robe bleue et sa grande mante rouge, couronne en tête. La sorcière, c'est Sourimant, le garçon de Gougnel. Il porte une grande robe bariolée de rouge et de jaune, une sorte de turban rouge retenu par un diadème d'or et une ceinture de pendeloques. Le décor que Maufra a passé la journée à recamper représente comme toile de fond une route menant vers une église dont le clocher pointe ds le ciel. A droite se voient les hautes tours crénelées du Château d'Arthur : au pied des remparts verts, l'eau des douves luit entre des joncs. A gauche une vieille maison bourgeoise moyennageuse projette une grande ombre sur la route. Le reste est comme l'an dernier. C'est la même toile d'ailleurs qui a servi. Le père Nicolas l'a badigeonnée à demi aux rares instants où il n'achevait pas à l'auberge la peinture de son propre nez. Le père Yann ar Guenn était, paraît-il, le frère de la mère de Nicolas. Il a chez lui le portrait du vieux chanteur peint par son père et doit me l'apporter pour le faire photographier. Gar-Orjal est le domestique de Kervoura. Il gage de même des mendiants, larrons de gd'-route, Roll et Flamm.
Pendant la représentation du Bourc'his Lorc'huz, j'entends autour de moi ce cri, lorsque Guivarc'h reparaît en scène :
- Ha ! Ha ! Arri ê Alanik !
Ils ont le sentiment de la beauté vraiment noble et quasi auguste de cet acteur. Il a désormais sa popularité parmi eux. Et il la mérite de toutes manières. Ce paysan a une âme délicieuse. Pendant longtemps il m'a écrit des lettres toutes pleines d'un vif sentiment poétique. il fait lui-même des vers : la muse le tourmente, — une muse agreste et malhabile, mais impérieuse.. Je possède des cahiers de vers bretons qu'il m'a remis.