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pour contenter la sainte. On se remit donc en route. Et voici qu'on arrive au sommet d'un tertre, au fond de la baie de la Forêt. Il soufflait gd vent, la mer était âpre et agitée. Arrivée au sommet du tertre, Marguerite dit :
— Ah ! ici, je me sens à mon aise. Ici je ferai mon Pénity.
Et elle poussa un grand soupir de soulagement. Les frères se récrièrent.
— Comment ! Alors que nous avons quitté notre pays pour fuir la mer, tu vas t'établir de nouveau en face d'elle. Et quelle mer ! Vois comme elle est tourmentée et farouche.
Mais la sainte trouvait le site admirable. Jamais, affirmait-elle, elle n'avait rien vu de si beau. Et il n'y eut pas moyen de la faire démordre de son idée. Les deux saints la quittèrent donc pour gagner leurs paroisses respectives et elle resta là. Et c'est là que s'est élevée la Chapelle de Penity, parce que c'est là qu'elle a trouvé la fin de sa pénitence.
Un soir que vous rêviez assise au bord des grèves
Un chant passa, venu des lointains de Quimper
Ces vers furent commencé pour Mme Bénac et, je pense, à Beg-Meil. Je les ai terminés plus tard. Ils sont inscrits dans le cahier noir, — et j'ajoute cette note 13 ans après, ce dimanche matin, 28 juillet 1912. Que d'événements depuis, et que ne suis-je encore en ce mois de mai 1899 ! —