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14e Les journées d'une jeune fille de dix-huit ans dans un ménage d'employés à 4000 F : cinq enfants.

16 janvier. — Pigra s'est levée ce matin à 9 heures : elle a fait sa toilette qui est longue et elle est descendue un instant au Piano. A 10 h elle a pris sa musique et elle est partie s'exercer chez son amie Rachel. Elle n'est pas rentrée déjeuner. Son père l'a revue sur les quatre heures, paisible, la conscience en repos. Elle a pris un ouvrage, a brodé une fleur. Cela l'a occupée jusqu'au dîner. A huit heures et demie elle a pris Mimi Pinson et s'est mise à lire à la lampe, pendant que sa mère couchait les petits. Peu après un des enfants a appelé : le père, qui était à son travail d'écriture a dû se lever, aller servir l'enfant. Pigra, sur un mot de sa mère, s'est précipitée derrière lui, furieuse, criant à l'enfant : « Celle-ci, il faut toujours qu'elle braille ». Après quoi, contente d'elle sans doute elle s'est couchée et a dormi du sommeil du juste. — Et avec cela, ce n'est pas un mauvais cœur, au contraire : elle est au fond une nature honnête, droite, plus sérieuse que beaucoup. Mais un égoïsme natif, et non combattu, s'est développé chez elle au point de tout envahir. Se guérira-t-elle jamais : j'en doute.

17 janvier. — Elle s'est levée à 8h 1/2. A neuf heures elle se promène, pas habillée, puis vaque à sa toilette, tandis que sa mère, levée avant elle, habille elle-même, habille les petits, se prépare pour aller au marché. Pigra, elle, va l'accompagner, mais pour se rendre au piano de Rachel.