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de hauts talus d’ajoncs, mais, par les brèches des champs, l’œil plonge au passage sur

de magnifiques horizons. Quand par exemple

au delà de Kervénan, on voit onduler toute la ligne lointaine des collines dominées par le Menez-Bré, le spectacle est très beau. Puis à d'autres instants, après Kermaria, on est sous les arbres, comme si on traversait une avenue de parc. A Lannion, Lebeau me quitte et je prends seul le train pour Plouaret. Là-bas, je débarque pour apprendre que le train de la grande ligne à 54 minutes de retard. Heureusement, le temps s'est mis au beau. Je descends dans le joli soleil d'octobre vers le mystérieux petit ravin où coule une eau si bruissante à gauche de la gare. Des landes le dominent. Je regarde tout ce pays si vert, qui me rappelle le Ploumilliau de mon enfance et qui m'émeut toujours d'une façon à la fois si poignante et si douce.

A Morlaix, après déjeuner, nous visitons le musée, dans la vieille église des Jacobins que Mme [Bessac?] regrette de voir aménagée de la sorte, puis nous allons à la maison de la Reine Anne, occupée par un fabricant de vieux meubles (25 centimes par personne). Nous montons ensuite par la rue des fontaines jusqu'au couvent des Carmélites où il y a ce beau reste de porche. Après avoir accompagné mes amis hors ville, j'y rentre pour me mettre à la recherche d'Emile. On me dit qu'il est à Ploujean. Je me mets donc en route, à pied, par ce chemin parcouru naguère tant de