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coucher une fois à la belle étoile... Une seule chose m'ennuierait : c'est si je ne trouvais pas à manger. Mais un morceau de pain me suffirait.
Cela m'amuse de voir travailler ainsi son imagination d'enfant : il construit son roman d'aventures. Plus tard, quand je ne serai plus de ce monde, tous ces souvenirs lui reviendront, comme me reviennent les souvenirs des jours passés en courses avec Papa, quand je l'accompagnais, à l'âge de Robert, vers St Michel en Grève, Plestin, Plouzélambre.... Nous débouchons à un coude de route sur une ferme : un chemin descend à droite, dans un ravin insoupçonné : nous prenons à gauche, parce qu'il y a là-bas, à mi pente, un bois de hêtres qui nous attire. Nous descendons à travers prés vers ce bois. Le ravin est profond, garni de champs d'ajoncs sur le côteau d'en face : un ruisseau court parmi de grands roseaux aux feuilles en forme de glaive et glougoute doucement. De hautes ombellifères balancent leurs panaches. Du chèvrefeuille embaume : il y a du cresson le long du ruisseau et nous en cueillons qques bribes, que Robert enferme dans le filet qui lui bat les flancs, passé en sautoir.
Nous revenons par l'autre rive sur nos pas, et grimpons un sentier rectiligne taillé profondément dans la pente, sous les grands ajoncs. Il nous mène sur une crête admirable d'où l'on découvre toute la mer de Plougrescant : c'est presque pleine