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entrons, par la barrière ouverte, dans cette lande qui domine l'anse de Pellinec et que peuplent des pins sonores. Puis c'est la descente dans le bois. La route, en bas, et toute trace de sentier disparaissent sous les fougères. Une forêt de fougères, et si hautes ! J'en cueille une qui ne mesure pas moins de 3m50. J'aurais voulu l'emporter et j'ai tâché d'établir des éclisses pour la garantir et tâcher de la garder intacte. Mais trop d'autres fougères et de ronces nous agrippaient au passage. Elle s'est rompue.

Au sortir de ce bois si mystérieux où la végétation pousse si drue et d'un élan si sauvage, et qui réunit tous les charmes agrestes, même les hauts remparts de roches entassées, nous débouchons dans la lande en pente que termine, en bas, une clairière vaseuse, avec un étang, une fontaine a demi encombrée de mousses d'eau, et des fondrières avec des joncs. Je coupe une branche de châtaignier pour faire à Robert un de ces sifflets rustiques que j'excellais à fabriquer dans mon enfance, au temps des cours de Nizilzi, avec Claude Lachiver et Lavéant Piti-[Cu?]. J'arrive bien à faire glisser l'écorce, mais j'ai dû désapprendre le secret de cet art, car je n'arrive pas à faire rendre de son à l'instrument.

Après cette halte, nous gagnons la route, au-dessus. Et nous dévalons vers la ferme en tuiles rouges qui occupe le fond du ravin. On est en train de battre dans l'aire à gauche de la route. Le fermier traverse