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de ce qu'il donnerait au curé, l'usage étant que ce soit le parrain qui donne, tandis que la marraine ne donne rien.
— Combien gagnez-vous par jour ? lui demanda Jeanne Grott.
— Quinze sous.
— Eh bien ! Donnez quinze sous au curé ; ce sera le prix d'une journée en échange d'une heure de travail pour lui. Il sera j'imagine suffisamment payé.
La cérémonie terminée, le parrain posa ses quinze sous honteusement sous le registre de la sacristie et se hâta de s'en aller. Il était sorti de l'église lorsque le recteur s'aperçut de la modicité de la somme qui lui avait été laissée. Colère. Il ordonna aussitôt de faire cesser le son des cloches qui étaient déjà en branle. L'affaire fit du bruit ds Landerneau.
Cette femme a une sœur mariée à un nommé Thomas, teilleur de lin aussi à Troguéry, qui quitta la maison paternelle en même temps que sa sœur et qui a dû aussi vivre au loin, probablement en chantant, comme sa sœur. Toutes les deux étaient extrêmement jolies et le cas est vraiment singulier de ces deux vagabondes de l'art revenues au pays épouser des paysans. Dans le pays on dit de Jeanne Grott que c'est « une femme dégourdie ». C'est tout le jugement que l'on porte sur elle. Elle doit avoir actuellement dans les 40 à