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sabot pour le rapporter. On faisait le feu avec de l'ajonc, de la fougère, du goémon. Quelquefois on remplaçait l'amadou par des morceaux de toile neuve (qui n'avait pas encore été lavée) : on la coupait en menus morceaux et on les brûlait sur l'âtre puis on ramassait la cendre, on la mettait dans une petite boite et cette cendre reprenait feu à la moindre étincelle.

Une année, j'étais servante à Gueltas chez Lollo Bellec, un oncle à moi. Un dimanche que j'étais plac'h ar guer, pas moyen d'avoir de feu pour préparer le repas. Un des fils de la maison alla au portez-arm, décrocha le fusil, disposa une boule d'étoupe sur l'âtre et, à mon grand effroi, y tira un coup de fusil pour y mettre le feu. Jamais je n'ai eu plus peur. Mais du moins nous pûmes préparer notre repas. Car, dans cette île, je n'aurais pas pu aller chercher de feu ailleurs.

Contre les murs étaient attachées des images de la Bonne mort, de la Mauvaise mort, du chemin de paradis, de l'enfer, du Juif-Errant... des portraits de Ste Anne, de Jésus en croix.

Sur les portes quand on les ferme, on fait le signe de croix sur la porte. Sur le feu aussi, quand on l'enveloppe (pa [baker?] an tan) c'est à dire quand, avec un petit balai de genêt, on rassemble la braise et qu'on la couvre de cendre, on fait également le signe de croix. Sans cela le diable avait velli (pouvoir) sur les gens et sur le feu, et