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est en grosse toile avec des raies transversales rouges et une croix [croquis] dessinée dans la toile même en carrés rouges et bleus. qqfois on y mettait aussi le signe de Jésus. Aux deux bouts de la nappe il y a une sorte de filet tressé que termine une frange faite de houppettes rose et blanc, bleu et blanc, alternées. Ces nappes servaient aussi à couvrir le pain sur la table. Les gens qui ne pouvaient avoir une nappe couvraient le pain avec une sorte de corbeille. Toutes les fois que dans les maisons aisées on faisait faire une pièce de toile on taillait une nappe (doubier) dans la pièce. Elle a, dit-elle, plus de cent ans et elle est encore comme toute neuve. C'est admirable la puissance de conservatisme de ces Bretonnes. Quant le lit était fait, il y avait une espèce de couverture en toile blanche qui servait de courte- pointe. En guise d'édredon, l'hiver, on jetait sur le pied de lit les habits les plus lourds pour se tenir les pieds chauds. L'oreiller (c'était en réalité le traversin, était aussi en toile bourrée de balle d'avoine, comme la couette. Contre le lit était appendu un vieux bénitier (eur pinsin dour binniget) et un rameau de buis bénit entre le bout du lit et le mur. Derrière le lit, dans le mur, il y avait un trou pour mettre le vase de nuit : on pratiquait dans le mur une sorte de retrait pour le lit qui formait ainsi un peu alcôve.

Le banc tossel, de chêne aussi, était brodé (sculpté) avec des portraits de saints... etc.. Le couvercle au milieu était mobile : on y ramassait le linge sale. Presque partout, il y a avait deux