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en course, refusa à MM. Malroux et Levaillant, armateurs du Modeste, la lettre de marque qu'ils sollicitaient pour leur navire. Surcouf, le capitaine, atteignait sa 22e année. Actif, impatient, avec une inclination prononcée pour la guerre, brûlant de se signaler, il vit un acte d'injustice dans la mesure prise par le gouverneur. Cependant le bâtiment était prêt à partir. 30 hommes déterminés composaient l'équipage de l'Emilie — nom nouveau remplaçant celui du Modeste. Sur ces entrefaites, Surcouf reçoit l'ordre d'appareiller pour les iles Seychelles et d'y acheter un cargaison de tortues, de maïs, de riz, et d'autres denrées de 1ère nécessité indispensable à l'approvisionnement de l'Ile de France.

Surcouf ne commandait pas, ainsi qu'il l'avait désiré, un bâtiment armé en guerre. L'Emilie, quoique l'on n'eût rien changé à son bord, n'est plus qu'un navire armé en temps de guerre. Il peut, il doit combattre, s'il est attaqué, car, en se laissant prendre, sous prétexte qu'il n'a pas de lettre de marque, il déshonore son pavillon et ruine ses armateurs.. L'Emilie quitte le port, le 3 sept. 1795, munie d'un congé de navigation signé du gouverneur. De St Denis où elle fait escale elle se dirige sur Mahé. Le 15 sept. elle est en rade sur l'ile Ste Anne : elle a volé à toutes voiles. Déjà elle a embarqué qques tonneaux de vivres des îles Seychelles, lorsque ses vigies signalent 2 gros vaisseaux faisant route dans la direction de son mouillage. Surcouf appareille sur le champ pr se dérober à ces deux adversaires : il conduit son navire à travers les écueils d'un archipel encore mal connu et laisse loin derrière lui les vaisseaux ennemis. Où aller maintenant ? « A la côte de l'Est » dit Surcouf