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et qu'il avait ce prétexte.

Dans la cour du manoir, transformé en métairie, il avait trouvé le père Leskildry qui déchargeait un tombereau de fumier. Mais auparavant, dans l'avenue, il avait trouvé un vieux pâtre, sourd-muet, répondant au nom de Kanan parce que les seuls mots qu'il sût dire, c'étaient Kan-Kenan, Kanans, Kanan. Il s'était mis à crier ces mots d'une voix stridente, en apercevant le lieutenant Kerguz. Le sous patron avait ri :

— Ne craignez rien : c'est un sourd muet, un pauvre garçon qui n'a trouvé de refuge qu'ici.

On arrive dans la cour. Le vieux Leskildry, un grand vieillard, un type des races conquérantes, un mélange de gd seigneur et de forban, une raideur britannique plutôt que bretonne, une musculature énorme :

- Ah ! C'est vous le nouveau lieutenant ? Dieu vous conduise ! Vous êtes le bienvenu à mon seuil, dit-il en en breton.

Et, précédant les visiteurs, il était entré ds la maison, une cuisine moyennageuse, un âtre immense, un manteau de cheminée où les écussons martelés se voyaient encore : au-dessus, à un râtelier, les armes bien fourbies. Le regard du lieutenant était allé de suite à ces armes :

— Je vois que vous êtes chasseur.

— Chasseur et tueur, répondit le vieux. Cela chez moi ne fait qu'un : ce qui se trouve au bout de mon fusil est mort d'avance, fit-il, redressé, non sans une sorte d'orgueil barbare.

Puis :

— Gida, cria-t-il, à voix haute, la tête levée