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il craignait le terrible Leskildy et puis les rois étaient pour celui-ci : il se tut, resta là- bas. Et c'est ce qu'il fit de mieux. C'est ce vieux Leskildy qui a fait souche, avec un anglais. D'ailleurs aujourd'hui encore son fils parle anglais et ses petits fils, et sa petite fille. Seulement, dame ! La maison n'a plus sa prospérité d'autrefois. Ils n'ont pu reprendre que leur manoir et les quelques terres qui l'entourent. Mais ce qu'ils regrettent le plus, ce n'est pas leurs champs, c'est le droit qu'ils n'ont plus de recueillir les épaves qui viennent sur la côte. Leurs meilleurs profits s'en sont allés par là, disent-ils.

Le lieutenant avait écouté avec complaisance le sous-patron.

Et voici que devant eux l'anse de Guermêl était apparue.

Après avoir visité la hutte de guet où les deux douaniers de garde veillaient, il avait demandé :

— Tiens, si j'allais jusqu'au manoir. Je suis curieux de connaître cette famille.

— Oh ! vous y serez bien accueilli. Votre prédécesseur ne passait guère ici, de jour, sans y faire une pause. Ce sont les gens les plus hospitaliers du monde, malgré un je ne sais quoi de farouche, vous verrez. Il n'y a [illisible] dans le pays pour eux. Les pauvres y sont aussi bien reçus que les riches.

Et il était allé, comme par hasard, d'autant plus que cela abrégeait pour gagner Plougrescant.