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pour y avoir déjà fait le guet bien des nuits, depuis plus d'un mois qu'il avait été nommé avec le grade de sous-patron dans la brigade de [Trég illisible]. Tous les promontoires sauvages, les plus âpres et les plus solitaires de cette côte hérissée. A Guermêl seul il n'était jamais allé. Et c'est pourquoi machinalement il avait dressé l'oreille, en disant à Quémener.

— Vous connaissez ça, vous, n'est-ce pas ?

— C'est le point extrême de notre [pentière], avait répondu le brigadier. je vous y envoie ce soir, précisément pour que vous le connaissiez.

Et ils étaient partis, par le petit sentier des gabelous qui forme un blanc lacet, battu par des générations de douaniers, entre les ajoncs et les brousses marines, tout le long de la côte, suivant chacune de ses mille sinuosités, tantôt montant tantôt descendant, au hasard des plis du terrain et des découpures de cette côte, la plus déchiquetée peut être de toute la Bretagne. Et fidèles à la consigne, ils s'étaient arrangés pour arriver à ce lieu de Guermêl à l'heure indiquée.

— Vous tâcherez d'être au Guermêl avant le soleil couché, avait recommandé le brigadier.

Une heure, deux heures, ils avaient marché. En route, Quémener, volontiers loquace, avait fait tous les frais de la conversation.

— C'est pourtant vrai, sous patron, que vous n'avez pas encore eu l'occasion de pousser jusqu'au Guermêl. Un lieu singulier, vous verrez, comme qui