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184 survit que quelques derniers fûts. Et enfin c'est Ploumilliau : beaucoup de maisons neuves, à l'entrée, sur la droite, là où fut autrefois le jardin des miens. Nous arrivons chez Pol-Jan Kerandren : ils achèvent de ranger. Job Catherine, le couvreur, est là, avec sa grande barbe en collier et sa figure fine. Tous les gens d'ailleurs sont comme si je ne les avais quittés que d'hier. Gode, la femme que papa fut sur le point d'épouser et qui aurait pu être ma belle-mère a du rose aux pommettes et une physionomie fine, particulière, semble-t-il, aux filles de ce pays. Je reviendrai sur tout cela. - Je demande à Potr-Jean ce qu'est devenue ma petite amie Eudoxie. Sa figure aussitôt devient grave. Eudoxie a mal tourné. Vers l'âge de dix-neuf ans, elle est partie pour Morlaix, puis pour Brest, avec sa sœur Jeanne (Janik ) laquelle est actuellement servante de curé, Carabassen à Scrignac. De Morlaix, où elle avait commencé à faire la noce avec les soldats de la garnison, Eudoxie est partie pour Brest. Déjà, à Morlaix elle était "de maison". Ce doit être singulièrement pire à Brest. Pauvre petite Eudoxie. Il y avait de l'amour en elle, et de la fatalité amoureuse aussi, dès le temps où sur les talus derrière la maison d'école et la maison des Le [Touz ?], nous nous abandonnions