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157 la manufacture n'est venue à s'ouvrir pour les femmes que vers 1856. Elle avait épousé un Berder qu'on avait surnommé Ma charigo (parce qu'il disait ma chariot au lieu de dire mon chariot). Il était acteur aussi, originaire de Lannion. Elle jouait les premières. Elle jouait remarquablement. Aucune de ces femmes n'avait froid aux yeux. "Ou jouer ici, ou jouer à la maison" disaient elles "peu importe !" Il y a un calembour un peu salé sur c'hoari = jouer. Marie Le Drû jouait admirablement le rôle de Geneviève de Brabant à Toussaint. C'était la petite sœur de Vincent Coat, Françoise- Marie, morte du choléra, qui jouait le rôle de Bénoni (enfant ne parlant pas), puis Auguste [illisible] jouait Benoni devenu grand ; Vincent a fait aussi Benoni. Auguste Le Corre était ouvrier à la manufacture : il était acteur et auteur. Il y avait alors deux troupes à Morlaix, antérieurement à 45, qui se faisaient concurrence, l'une dirigée par Le Corre et l'autre par Joseph Marie Coat, qui tous deux étaient fournisseurs de pièces. Dans la troupe de Le Corre, il y avait un excellent [acteur?] Toussait Nicolas.

Me n'on ket eur pôt dilikat Evel ma 'z eo zur [Japic?] Coat. Mes me a raïo va [fossub?] Evit plijout d'ec'h va zut,

disait-il, au temps de la grande concurrence. [Bécheu ?] était le meilleur auteur de Vincent Coat, et était cordonnier de son état.

Joseph-Marie Coat naquit à Morlaix, vers la fin d'août en 1798 : il mourut à soixante ans en 1858, le 29 septembre. Il était