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143 l'imprimerie Hamon que nous avons visitée tout à l'heure, le patron nous a montré des morceaux de corde de pendu clouées au mur, au dessus des casses où les ouvriers travaillaient, et qui sont des fragments de la corde utilisée par un inconnu qui s'est pendu, il y a quelque deux ou trois jours dans une chambre de l'hôtel d'en face. - Il y a vraiment quelque chose à écrire sur Morlaix : un récit à situer dans ce cadre, dans cette atmosphère très spéciale, semi Léon, semi Trégor, et qui est comme marquée de la tare citadine, qui a dans ses airs campagnards la flétrissure des agglomérations déjà anciennes.
(Les costumes de saint Gwennolé ont coûté 1400 F. Je relève cela dans les notes de dépenses de Cloarec)
Ce matin, 15 février, mercredi des Cendres, je suis sorti sur la place et j'ai longé la rivière. Les laveuses sont sur la rive opposée : de hautes marches de granit ont été disposées pour elles, et il y en a toute une file qui battent le linge, dans un joli bruit de battoirs mêlé au bruit de l'eau rapide : elles sont à genoux dans leurs caisses de bois parfois se faisant face deux à deux, et il y a là de toutes les coiffes de Bretagne du Nord, y compris celle de Carhaix. La rivière sort de deux ponts en voûte et fait ici une apparition au jour : l'une est plus lente, l'autre quasi torrentueuse : le pont à escalier porte une pierre d'inscription "Pont et lavoirs de la mairie de Charles Sermensan, 1566". C'est le [2e ?] point du confluent de Morlaix, du Quemper morlaisien, car Morlaix est encore de ces villes à confluents, si caractéristiques de la Bretagne.
L'extraordinaire histoire léonarde que Cloarec a contée hier et qui est d'une vie et d'une signification surprenantes, qui est symbolique de la dure et opiniâtre indépendante léonarde, chaque fois