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141 laquelle les religieuses viennent entendre la messe et qui aujourd'hui, fermée d'un rideau a un air singulièrement mystérieux. Je descends par une ruelle qui aboutit à la halle. Un ruisseau occupe le milieu et dévale de parc en parc, c'est tout à fait la rue d'autrefois avec ses deux hauts du pavé. Très étroite au reste. Par instants, en pleine rue, la roche affleure, d'énormes blocs grisâtres, presque noirs, aux tons de lave mouillée, humide, filtrante. Le ruisseau au bas va se perdre dans une bouche d'égout...

Je suis revenu chez Cloarec et maintenant nous allons ensemble dans une autre direction faire notre tour de ville. Nous prenons le chemin qui suit les derniers restes de fortifications et par-dessus le Jarlot ou le Queffleut (je ne sais au juste lequel), nous grimpons la route en pente que dominent les hauts murs à mâchicoulis, à qui la rivière servit jusqu'ici de douves. Il fait le même temps gris et doux avec des bleus, lointains derrière, une guipure blanche de fines ruelles. L'air continue d'être d'une douceur charmante. Sur la hauteur, au-dessus de nous, Cloarec me montre des pavillons jadis occupés par l'ancienne loge maçonnique de Morlaix. Puis, contournant une maison, par un sentier de chèvres, nous montons jusqu'à l'ancien emplacement du château, une colonie de buttes vertes, plantées d'arbres, avec les restes d'une tonnelle qui sont tout ce qui demeure de l'antique citadelle de Morlaix. Cet emplacement du château a été aliéné par la ville et est aujourd'hui propriété particulière appartenant à M. Jenkins qui l'a écumé et qui l'a rendu propre, l'entourant d'un mur, soignant les pelouses. Le collège des filles est de l'autre côté ; et maintenant nous redescendons, toujours par des rues entre murs, vers le Marchallac'h et la rue des brebis. A noter cette place sale, avec les pauvres tristes maisons d'autrefois qui la hantent encore de leurs constructions surannées, jurant avec le confortable moderne de quelques logis.