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De Transcrire
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ramassées là-dedans éprouvent de la faiblesse, des nausées : Mme Le Bouc a mis dix-huit mois à s'accoutumer à l'odeur. Il est interdit de mettre le cigare dans la bouche (on était puni autrefois pour cela), mais on le met tout de même pour faire le bout. Il est interdit aussi de mouiller le tabac, pour le rendre plus facile à travailler. Cela entraîne des punitions sévères. Mais on le fait tout de même, on a des fioles sur soi, mais de crainte d'être fouillées, on les fourre dans ses bas, et avec l'eau contenue dans cette fiole on humecte le tabac.

La langue verte de la manufacture. Le directeur actuel, on l'appelle Lagardère, parce qu'il est toujours seul et sérieux, voyant tout par lui- même. Un autre préposé, on l'appelait vitesse parce qu'il courait toujours. Un autre, on l'appelait Pôtr ar Kormess, parce qu'il avait été surpris avec une femme le jour de la kermesse de Morlaix. Les préposés sont souvent mariés à des cigarières. Ils ne viennent du reste presque jamais dans les ateliers de femmes, autres que celui de leur section. Il y a un préposé par section et un chef d'atelier par atelier. Les ateliers sont : 1° celui de l'époulardage (on dépouille le tabac, on le retire des barils) Celui de l'écôtage (les écôteuses mouillent le tabac et le trient). Puis un atelier d'écôtage spécial pour les cigarières. Puis l'atelier du robage des cigares (et celui du robage du tabac à chiquer mais pour des hommes alors, non plus les cigarières). C'est de là que