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C'est un homme, vous savez, avec qui on ne sait jamais !" Au vrai, il n'y a peut-être même pas eu de proposition faite par Loti : ce sera encore un rêve éclos sans l'imagination du "goëland" qui m'a, du reste, l'air encline aux mirages.
Quimper, 19 avril 1898
Carnoët. Notes prises de M. Le [Boudec ?]. Il y a une fontaine de Saint-Gildas où l'on verse de l'eau dans les oreilles des chevaux. Chaque paysan vient au pardon à cheval, avec un coq (on n'envoie guère que des coqs, les plus beaux du poulailler) et ce coq on le met dans la célèbre [mue ?]. Le nom breton du saint est Weltaz.
Au Pénity, il y a un beau pardon le 15 août, le pardon de Notre Dame du Pénity. On y va en pèlerinage, nu-pieds, à toutes les fêtes de la Vierge, même les femmes près d'accoucher s'y rendent nu-pieds pour demander une délivrance plus facile. Après les vêpres, le jour du pardon, il y a une procession où figurent plus de 1000 personnes dont 2 à 300 portent des cierges, beaucoup de pèlerins en bras de chemise. Il y a une fontaine, au pignon ouest.
A Saint-Gildas, autrefois, les bonnes femmes qui avaient
un enfant malade allaient tremper une chemise à
la fontaine : on augurait de sa santé ou de sa mort, suivant que la chemise flottait ou allait au fond.
Deux autres chapelles : Saint-Kado et Saint-Corentin.
La fête de Saint-Corentin se célèbre le 1er dimanche de mai, on y dit du reste la messe tous les derniers dimanches du mois.
Il y a à Carnoët un château de Kerautem dont la famille existe encore. Une foire importante, le lundi qui suit le 1er dimanche de septembre. C'était autrefois la foire de Saint-Gildas, aujourd'hui transférée au bourg. A Carnoët, on fait encore les noces dans un champ, comme je l'ai vu faire autrefois à Saint-Servais, avec la même disposition. Un des garçons d'honneur passe avec une bouteille d'eau de vie avant la soupe, et encore après le bouilli.