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Dans sa droite, il tient un vrai gril de guisine ; dans sa gauche, son livre. - Un vieille Santez Mari lui fait pendant, assise sur un trône, avec des nuages à ses pieds, et sur son genou droit un petit Jésus doré, à genoux. -

L'autel du transept, pauvre aussi, et délabré ; au-dessus est une toile toute crevée et effacée représentant le martyre de saint Laurent. On devine saint Laurent couché à demi-nu sur le gril : au-dessus de lui, un ange tient la couronne du martyre ; un soldat le maintient et attise le feu : un autre personnage, vieux, lui montre une idole, une Vénus quelconque, debout et sans doute le convie à abjurer. De l'autre côté du saint, un personnage à genoux attise le feu : un autre debout, arrache la robe de saint Laurent. Ce devait être une toile de mérite : les attitudes des personnages et le mouvement du tableau sont très bien. - Dans l'angle de droite est la signature : Gerbault fecit 1748. Sur la table de l'autel, sous une espèce de baldaquin triangulaire, statue barbare de saint Laurent, tout à fait primitive et fruste, tenant un gril de vois, dont on dirait une petite échelle.

A gauche de l'autel, contre le pilier du chœur et le mur est une curieuse représentation de Sant Eozen entre le riche et le pauvre. Saint Yves a une espèce de toque noire que recouvre le capuchon de son camail gris. La tête est fruste et massive. Il est assis et se tourne vers le pauvre : dans sa gauche il tient des papiers. Le riche, à sa droite, est en riche costume du XVIe siècle : chapeau galonné d'or, robe d'or, manteau vert à collet bleu, bas violets, souliers rouges : une espèce de sac rouge, entrouvert, est accroché à sa ceinture, sur son ventre. Entre les doigts de sa gauche, il tient une pièce d'or. Le pauvre, à gauche du saint, est un vrai type de paysan misérable du XVIe siècle ; la figure rasée, les cheveux collés à la tête, les yeux écarquillés