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237 productions de l'île, il faut donner une mention spéciale à la pomme de terre qui y est d'excellente qualité et apporte un des principaux appoints à l'alimentation des habitants.

Mais leur grande ressource, celle qui non seulement contribue pour la plus large part à leur alimentation, mais encore par les bénéfices qu'ils en retirent pourrait leur permettre de se procurer un certain bien être, s'ils ne les employaient malheureusement à satisfaire leur déplorable penchant pour l'alcool, c'est la pêche et particulièrement celle des crustacés qui alimente dans une forte proportion le marché de Paris.

Toutefois, telle qu'elle est, la culture produit un rendement plus que suffisant aux besoins des habitants. Seulement le pain d'orge étant l'ordinaire de l'indigent, on ne cultive pas le froment qui, pensons-nous, réussirait également bien. Les seuls engrais employés par les ouessantins sont, en très faible quantité, les excréments de leurs bestiaux, mais surtout les nombreuses variétés de varechs qu'ils retirent de la mer et qui, outre l'horrible odeur qu'ils répandent dans l'air en se putréfiant, ont l'inconvénient de brûler les terres lorsqu’ils sont employés seuls et seraient avantageusement mélangés croyons-nous avec d'autres substances.

Les anciennes traditions racontent que l'île d'Ouessant était jadis couverte d'une épaisse forêt de chênes séculaires, témoins des sombres mystères druidiques, et que la faucille d'or des druides y faisait une ample moisson de gui sacré.