4:44:3216
Il est deux heures de l'après-midi. Nous montons la côte de Gurunhuël, après avoir longé l'exquise vallée du Léguer, toujours courante dans les aunes ; toujours des bois et des bois. A droite de la première montée, le conducteur m'a montré la partie de Coat an Noz connue sous le nom de Ar C'hap : c'est un des sommets de la forêt, une haute éminence assise sur les épaules des autres collines et dominant de ce côté tout le paysage, pour mourir peu à peu.
Et maintenant, plus haut que le moulin de Keriès, nous entrons dans les admirables gorges de Coat an Nai ; à droite le bois taillis, à gauche des hauteurs abruptes avec des gris de granit, des masses de roches, et des pourpres de fougères. C'est la lande d'une part et la montagne, la forêt de l'autre. Et toujours le ruban tournant de la route, bordée d'arbres. De temps en temps le paysage s'élargit. Le Léguer a gui derrière nous. Voici des fougeraies, des champs, des prés ; A notre gauche, le Ménez Hoguiné ; sur sa croupe, à gauche, il porte la chapelle de Christ Ar Menez, en Louargat. La plaine ceinte de hauteurs ou prolongée à droite par les bois se fait, le long de la route, triste, marécageuse, avec des landes maigres et des prairies de joncs.
Une des côtes que nous grimpons s'appelle Leïn Coat- an-Nay. Coat an Nay contraste avec Coat-an Noz. Celui- ci est plus élevé, plus accidenté, tandis que Coat an Nay est plutôt l'un des versants du Menez Hoguiné et des monts de Gurunhuël : du Leïn, nous voyons au loin, à droite, tout un pays de montagnes bleues et la silhouette fine, bleue aussi, de la tour de Bulat.
Pays austère, pas de champs, de landes grises, que cette arrivée à Gurunhuël. Un clocher à pointe menue, quelques toits se profilant sur une crête, voilà le bourg.
Dimanche 16 septembre
Gurunhuël. Autour de l'autel du transept de droite, scène en bas-reliefs, représentant les épisodes de la vie de la Vierge. Au bout de gauche, l'Annonciation : dans le ciel, en un nuage, est la tête du Père Éternel qui souffle ; 3 rayons d'or sortent de sa bouche et au bout de l'un d'eux la Colombe. Puis la Visitation mais le plus curieux est le Noël des bergers. Un ange apparaît tenant une banderole : "Gloria..." Un berger lève la main, en signe d'allégresse, en ramassant son