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figure rose de jeune fille. Entre parenthèses, l'apôtre Simon porte ici la scie. Saint Philippe avec l'équerre ; les apôtres de gauche aux barbes assyriennes à l'attitude hiératique ont d'ailleurs l'air plus ancien et en tout cas d'un artiste plus naïf que les apôtres de droite.
Plus belle encore que le porche est la sacristie qui y est accolée. Il y a là des morceaux de sculpture d'un fantastique et d'un macabre extraordinaire. Sur la bande de pierre entre les deux étages de fenêtres, règne une inscription en lettres hautes : on déchiffre au milieu les noms de E. Cozic et de Guil. Daniel. Sur le contrefort qui forme l'angle de droite de la sacristie, on voit un premier mort qui semble se dégager péniblement de la pierre : il a sur les épaules les pans de son linceul : son bras droit sorti de la tombe semble brandir une poignée d'ossements, ses propres os peut-être. Il raidit sa tête, la bouche s'ouvre dans un cri atroce et dans les orbites vides on lit je ne sais quelle horrible angoisse. L'inscription dont j'ai parlé se prolonge sur le côté ouest de la sacristie jusqu'à la tour. Et sur les deux contreforts qui garnissent ce côté deux autres morts apparaissent, émergent de la pierre : l'un semble une femme, il a sur la tête un voile, une sorte de capuchon, fermé sous le menton, la figure est malheureusement rongée. L'autre, la tête dressée vers le ciel, les mains, des mains de spectre, se joignent dans une supplication désespérée.
Sur la façade, aux deux contreforts, de chaque côté des fenêtres deux autres encore : malheureusement celui de gauche a été martelé ou s'est délité. L'autre, à droite, est extraordinairement expressif ; l'attitude est résignée, triste, la tête s'incline vers l'épaule droite : un voile entoure le visage et vient se croiser par devant : les avant bras retombent, s'enfoncent dans la pierre, avec une sorte d'abandon. Sur la banderolle, dans le mur ouest de la sacristie on lit L AN 1552. Beaucoup d'autres personnages encore, mais mutilés. Dans le coin entre le contrefort et le clocher sort de la pierre un chevalier tenant dans sa main gauche un pennon brisé. Autre figure, une espèce de singe, couchant à terre un personnage, [Est-ce ?] l'Adam et Eve que M. Luzel prétend avoir vu ici quelque part.
La façade du clocher est admirable ; un portail bas surmonté d'une fenêtre à rosace : deux hauts et larges contreforts