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15 septembre. Sur la route de Bulat. Passé à Sainte Tréfine, en breton Sant Trivin ou Trévin, avec chapelle de St Nicolas à gauche de la route. Puis, en Bulat, vu les roches rondes qu'on appelle dans le pays : les choux pommés de Pestivien. Arrivés à Santez Anna Radennec, chapelle gracieuse. Le nom de celui qui l'a fait construire est inscrit au- dessus du porche O. mais illisible ; on lit à la suite : R.DE PESTIVIEN, 1770. Chapelle dans le style jésuite avec des flammes au-dessus des piliers de la façade occidentale. Au N.O. fontaine au bas de l'enclos, en forme d'auge de pierre profonde. A l'intérieur, stalles dans le chœur. Dans le coin du transept de droite des béquilles pêle-mêle avec un Christ décloué et mutilé. A gauche de l'autel, sainte Anne, avec un livre ouvert dans les mains. Saint Joachim lui fait pendant, montrant de la main droite, d'un geste abandonné, un livre où on lit : "IOS et au-dessous Notre-Dame, puis Te Deum". On dit la messe ici 12 fois par an, et 2 fois à l'occasion du pardon, le 1er dimanche d'avril. Les gens affligés y viennent beaucoup. Une fille de Bulat, en 1884, y vint sur béquilles et les y laissa, guérie. Au transept de gauche, un tableau fruste et naïf représentant saint Joachim et sainte Anne, donnant la main à la Vierge qui a une croix (de Malte) d'école, passée au cou comme un enfant sage. Au-dessous de chaque personnage est donné son nom, pour que nul n'en ignore. Au-dessus est le Saint-Esprit en colombe, dans une gloire. La veille du pardon, on fait un tantad caer. Tous les gens de Bulat viennent en foule, chaque fois qu'on dit la messe. Il y a du reste grande assistance. Beaucoup d'enfants, des charretées entières, dit le sacristain, viennent ici chercher le marcher, surtout le 1er lundi de mai. On les lave avec l'eau. Dans la sacristie, petite idole de sainte Anne, qui, paraît-il, fut trouvée dans la fontaine : elle est minuscule et en pierre : une petite forme de vieille femme douce qu'on a peinturlurée. C'est une jeune fille d'ici qui, coupant du blé, il y a 130 ans, eut soif et la trouva dans la fontaine. On voulut la porter à Bulat, mais elle revint ici d'elle-même. On la pose sur un léger piédestal ; on lui met une couronne et une longue robe de velours violet qui cache tout le piédestal, et lui donne grand air de majesté.

Après Sainte-Anne, on entre en plein dans la