4:44:3183

réunis par un canal. L'eau s'en va dehors par une rigole profonde. La fontaine est en bas de la route.. Elle est ombragée par des châtaigniers, des chênes et des platanes. Les niches des deux fontaines sont vides.

Saint-Servais - 14 septembre

Nous avons dîné dans une auberge en face de l'église, chez Bajul qui a été pendant 3 mois élève du père. "Comment ! s'écrie-t-il, c'hui e'n ôtro Braz ! Para, c'hui na [?fet kammet a!]" - Vu le matin Bertrand Le Ménager, instituteur ici. Chez Harnais, l'homme malade n'avait pas pu nous recevoir, quoi qu'il tienne dit-on, marié à l'institutrice, l'auberge la mieux achalandée du bourg. Nous sommes allés ensuite faire visite au recteur qui n'a plus de vicaire, faute de prêtres. Il nous a reçus très convenablement. C'est un Le Grêt, de Bulat, dont papa a connu le père. Il nous autorise à appliquer une échelle pour lire l'inscription du pilier qui est à droite de l'autel, et que malgré cela nous n'avons pu déchiffrer. Ensuite nous partons pour Kernonn, le lieu des frênes. La route monte entre la maison d'école des filles et le presbytère. En cette maison d'école mon père et ma mère vécurent leurs 15 premières années de mariage. Là je suis né, une nuit d'avril. Pauvre vieille maison des souvenirs, je veux que tu me restes à jamais dans les yeux ! Elle a été bâtie sur l'emplacement d'une ancienne chapelle de Saint-Laurent, dont la statue s trouve maintenant dans l'église : on voit encore les pierres de taille de la chapelle dans la partie inférieure de la construction. La maison a quatre petites fenêtres à l'étage : c'est paraît-il dans la chambre du coin nord que je suis né. Tout au bout nord de la maison était un mince appentis en planches qui subsiste encore. Là était l'étable de la vache que j'allais conduire au champ avec [Lol?] qui me mettait sur le dos de la bonne bête. On trouve ce champ dans le chemin creux que nous suivons, presque au sortir du bourg à droite. "Voilà, mon champ !" s'écrie le père. Il ne ressemble plus à ce qu'il fut au temps qu'il le cultivait. Ce n'est plus aujourd'hui qu'une gênetaie. Le chemin va grimpant, grimpant, vieille route ravinée à l'abandon, avec des échappées par les claies, d'un côté sur le Menez Sant Mikêl, de l'autre sur les pentes toutes noires du taillis de la forêt de Duault. Kernonn est bien nommé. Sur le bord de grandes mares vertes