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- Vous m'avez sauvée des eaux, sauvez-moi de la mauvaise terre, et que je ne sois pas tué par accident, puisque je n'ai pas été noyée.

Elle descendit de voiture. Il n'y avait plus d'eau : elle avança à tâtons, sentit de l'herbe : - Ma Doue, Pichon Kès, dit-elle à son cheval dont le nom était Pichon (pigeon) debr eun tamm d'ar bihana, da c'hortoz da c'houd pellec'h omp.

Elle entendit des pas sur les rochers.

- Qui vient ? se demandait-elle.

C'était une de ses voisines de l'île. Elle lui apprit où elle se trouvait. Et elle attendit là le jour, jusqu'à ce qu'à la nuit-sac, an noz sac'h fût passée.

(Marie-Yvonne Monfort)

8 septembre. - Nous partons pour Saint-Samson. La route vicinale s'amorce à celle de Pleumeur à Perros un peu plus loin que Gueradur. La chapelle est située dans une sorte de vallée : on voit que c'est un sanctuaire d'importance : elle a clocher et clocheton. Elle est placée au milieu d'un champ, près d'un grand manoir dont on traverse la cour, et dont le fermier est en quelque sorte le sacriste de la chapelle. Nous arrivons dans l'aire sous la pluie battante. Nous rencontrons beaucoup de gens endimanchés. C'est [le] 8 septembre. On a célébré ici la grand-messe. C'est aujourd'hui "pardon Samson an cost" me dit le mendiant auprès de qui je me renseigne dans la chapelle. L'autre pardon, le grand, le vrai, a lieu le dimanche de la Pentecôte. Beaucoup de gens viennent ici en pèlerinage.

Dans la grange du manoir des tables sont installées et l'on y vend à boire. Des marchandes de poire s'abritent comme elles peuvent au levant de la chapelle contre la terrible pluie d'ouest.

A l'entrée sud de la chapelle, je trouve trois mendiants rangés : l'un, jeune, a la bouche et l'entour des yeux tout rongés, avec une figure d'un blanc de cire. Un autre, son sac noué autour du dos par une ficelle a une figure à la fois hirsute et naïve, une énorme barbe