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ouvert, dans sa gauche une espèce d'aumônière. A l'autel du transept droit, une ancienne et belle représentation de la Pietà. Beaucoup de beaux navire sont suspendus ça et là entre les piliers.
En attendant le déjeuner, je lis chez Y. M. le Moniteur des Côtes-du-Nord, et l'y lis :
Un petit pardon est fêté tous les ans dans notre commune le 3e dimanche d'août, en l'honneur de sainte Hélène. Le lieu de l'assemblée est un petit carrefour peu fréquenté, couvert de gazon. Tout près se trouve une minuscule chapelle élevée là pour abriter une pierre cubique assez volumineuse sur laquelle les mères exercent les enfants tardifs à marcher. On offre à la chapelle des épingles.
A Pleubian, le 15 août, pardon de Notre Dame de Brestan.
A Pleudaniel, aussi le 15 août, pardon de Notre Dame de Koz- Iliz.
A Lanmodez, le dimanche 19 août, pardon du Paradis (ar Baradoz) avec chapelle. - Le dimanche suivant a lieu le pardon de saint Adrien.
Au moment où nous arrivons à l'Enez-Meur, un orage immense, aux teintes d'un bleu noir, occupe tout l'horizon, et cela assombrit tout le paysage. Les maisons de granit gris, en pierres de taille, avec de vieux murs qui semblent des restes de fortifications, apparaissent éclairées de lumière blafarde : les ardoises même des toits sont frustes et comme maçonnées. Nous avons traversé une grève de gravier, où de grandes roches noires traînaient des deux côtés de la route que nous avons suivie pour venir de Trébeurden, se dressaient à gauche un menhir plus petit, à droite un menhir plus gros. L'île s'étend très vaste, presque à toucher terre : quelques barques sont à l'ancre dans la direction de l'ouest ; les routes de l'intérieur traversent des sables, des joncs, sont montueuses, rocheuses, cahoteuses, bordées de maisons éparses aux airs trapus et tristes. Nulle coquetterie comme tout à l'heure à Trébeurden. Pendant que j'écris, un marin au nez de travers, à l'air enfantin et à demi ivre courtise la fille de l'auberge qui lui demande en gage d'amour quelque chose qu'il a dû apporter de voyage. Il la pelotte gauchement, et dit la voyant fuir : Homan zo sauvaz !