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lost an aer. Pa ve êt ebars ar c'hleûn.
On se rend à Loaven par des petits chemins vers, entre les hauts talus plantés de lande. Quelques maisons de chaume sur le bord du rivage ; un bras de mer profondément enfoncé dans les terres ; des amers ça et là. - un admirable paysage de large, des rochers aux profils extraordinaires. Les roches des Héaux avec leur phare, et le sillon de Talbert, sur la crête des eaux bleues. Nous rencontrons des pêcheurs qui débarquent, venant de visiter leurs casiers : la mer déferle au loin, toute blanche sur les roches énormes. - Nos pêcheurs ne se font pas prier pour nous conduire et nous traversons le bras de mer où les vagues frisent dur. Des rochers couverts de goëmons, une petite anse de sable que borde un talus de pierres sèches : des chevaux blancs et des vaches rousses paissent sur une presqu'île verte et rocheuse en avancée. Un petite chemin s'amorce à la grève : une croix de granit, fruste et monolithique en marque à droite l'accès. Derrière est la ferme de l'île. Le fermier perçoit l'argent versé dans le tronc de sainte Eliboubane. Il est vrai que c'est lui qui prend soin aussi d'entretenir la chapelle. La ferme est une vieille maison en chaume, à deux cheminées, accotée d'une grange en tuile. Ça et là sont des chaumes avec des gerbes en tas.
La chapelle est située sur le versant oriental de l'île ; c'est un petit édicule avec une porte ouest et deux fenêtres latérales, ouvrant l'une sur la mer vers le nord, l'autre sur les coteaux de l'île, vers le midi. Il y a place tout au plus pour une dizaine de personnes : l'autel est une énorme table de schiste posée sur une soubassement maçonné et blanchi à la chaux. Quelques vases de porcelaine peinturlurée le surmontent, avec des fleurs artificielles : une assiette aussi est là pour recueillir les offrandes. Au- dessus de l'autel, sur une pierre sculptée d'une tête de lion ou mieux, de chat, est la statue en bois de sainte Eliboubane, repeinte à neuf :elle