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quelques fragments de verre irisé, de rares débris d’outillage en pierre (de modèles actuellement en usage) et enfin des perles peu nombreuses, mais variées, ont été recueillis depuis le début jusqu’à la fin des fouilles, à tous les niveaux, mais surtout près des dalles du fond et, en général pour les petites tiges de cuivre, sous d’autres dalles et à proximité d’ossements. C’est dans les mêmes conditions qu’ont été ramassés une bague de cuivre et quelques fils torsadés en argent. Tous ces objets ont été remis à M. Mauny, qui compléta cette collection par de nombreuses trouvailles personnelles.
CONCLUSIONS – Jusqu’ici aucun document ne semble avoir été recueilli dans les ruines de Koumbi qui puisse permettre d’identifier cette ville avec telle ou telle des vieilles cités semi-légendaires mentionnées ou décrites par les géographes ou voyageurs arabes. Il n’en est pas moins vrai qu’il me semble impossible de fouler ces ruines sans se sentir envahi par la certitude de se trouver à l’un des principaux carrefours où ont du se confronter les civilisations de la Méditerranée et du Soudan. Il faut supposer au moins deux villes de pierre et, vraisemblablement pour tenir compte de la hauteur du "tell" au moins une ville de banco, le tout ayant cessé d’appartenir à l’histoire au quatorzième ou quinzième siècle au plus tard, puisque mention n’en est pas faite par les voyageurs de cette époque. En recopiant mes notes, j’ai eu la grande surprise de découvrir que les rues se coupaient fréquemment à un angle strictement droit. En notant l’orientation des fouilles anciennes, assez éloignées les unes des autres, j’ai trouvé de même que l’axe des constructions était, en général, constant, à moins d’un degré près. Les larges avenues rectilignes, le sol dallé, le verre irisé, les murs verticaux, tout celà paraît bien méditerranéen de provenance. Par ailleurs, de par sa position, une cité de cette importance n’a de raison d’être que par son contact avec le monde soudanais (sans préjuger encore de la nature de rapports). Il serait aussi vain que tentant de maintenir l’identification déjà proposée : Koumbi – Ghana, mais des fouilles méthodiques lèveraient très vraisemblablement le mystère. Il faudrait que ces ruines soient étudiées par l’une des équipes qui ont fait de si bon travail en Méditerranée orientale et sans ménager les moyens matériels. Il en surgirait peut-être le joyau archéologique de l’Afrique sahélienne française.